Titre : Rêves oubliés
Auteur : Léonor de Récondo
Edition : Sabine Wespieser
Nombres de pages : 169
Quand il arrive à Irùn où il espère rejoindre sa famille, Aïta trouve la
maison vide. Le gâteau de riz abandonné révèle un départ précipité. En
ce mois d'août 1936, le Pays basque espagnol risque de tomber entre les
mains des franquistes. Aïta sait que ses beaux-frères sont des
activistes. Informé par une voisine, il parvient à retrouver les siens à
Hendaye. Ama, leurs trois fils, les grands-parents et les oncles ont
trouvé refuge dans une maison amie. Aucun d'eux ne sait encore qu'ils ne
reviendront pas en Espagne. Être ensemble, c'est tout ce qui compte :
au fil des années, cette simple phrase sera leur raison de vivre. Malgré
le danger, la nostalgie et les conditions difficiles - pour nourrir sa
famille, Aïta travaille comme ouvrier à l'usine d'armement, lui qui
dirigeait une fabrique de céramique. En 1939, quand les oncles sont
arrêtés et internés au camp de Gurs, il faut fuir plus loin encore. Tous
se retrouvent alors au coeur de la nature, dans une ferme des Landes.
La rumeur du monde plane sur leur vie frugale, rythmée par le labeur
quotidien : les Allemands, non loin, surveillent la centrale électrique
voisine, et les oncles, libérés, poursuivent leurs activités
clandestines. Écrit comme pour lutter contre la fuite des jours, le
carnet où Ama consigne souvenirs, émotions et secrets donne à ce très
beau roman une intensité et une profondeur particulières. Léonor de
Récondo, en peu de mots, fait surgir des images fortes pour rendre à
cette famille d'exilés un hommage où une pudique retenue exclut le
pathos.
Mon avis :
J'avoue avoir choisi son livre tout d'abord pour le prénom de l'auteur, prénom que j'adore, par la suite en lisant la quatrième de couverture et voyant les mots Irun et Hendaye et 1936, ceux-ci ont finis par me convaincre et à l'emprunter. Ayant passé une semaine à Hendaye et souvent passer à pied par le fameux pont qui relie l'Espagne à la France, je n'ai pu qu'être touché par cette histoire.
Ce livre raconte le déracinement d'une famille avec douceur, subtilité et poésie que j'ai beaucoup apprécié. On ressent qu'il y a beaucoup de peine, de douleur mais le côté doux ne fait que toucher le lecteur. J'ai beaucoup aimé la pudeur de ce roman, les notions qui en ressortent : la famille, l'amour.
En bref, une "jolie" lecture!
4/5
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